La BBC et d’autres médias rapportaient cette semaine que l’Angleterre, les Pays-Bas et les États-Unis accusent (preuves à l’appui) des ressortissants russes qui travailleraient pour les services de renseignements russes d’intrusions informatiques d’organismes comme l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (l’« OIAC »), le ministère anglais des Affaires étrangères et l’Agence antidopage. La Hollande aurait d’ailleurs arrêté puis expulsé quatre diplomates russes récemment pris sur le fait.
Si vous avez cinq minutes, je recommande chaudement l’article de la BBC et ses photos, dignes de films d’espionnage! On y apprend notamment que des pirates informatiques russes (aux passeports diplomatiques) ont été épinglés en Hollande avec une voiture bourrée d’équipement destiné à pirater des réseaux sans fil, y compris, à ce moment précis, celui de l’OIAC.
Chose inusitée dans le domaine des relations internationales, les trois pays en question révèlent à la face du monde que les intrusions en question sont l’œuvre du Main Directorate of the General Staff of the Armed Forces of the Russian Federation (anciennement connu sous le nom de « GRU »). En somme, les services de renseignements russes s’en donnent à cœur joie à coups de cyberattaques et d’intrusions informatiques dès que l’état russe en a contre telle ou telle organisation. C’est, semble-t-il, bien une réalité.
Le but de l’Angleterre, des Pays-Bas et des États-Unis, en faisant cette sortie commune, est de faire front commun contre un comportement récurrent de la Russie, qui tend à déstabiliser le monde de façon aussi évidente. En somme, l’occident s’organise graduellement contre les programmes d’intrusions informatiques de pays délinquants comme la Russie et la Corée du Nord. Étant donné que la Russie refuse généralement l’extradition de ses ressortissants, on ne peut faire beaucoup plus qu’exposer les pirates informatiques munis de passeports diplomatiques à la face du monde… en espérant nuire au moins un peu aux efforts d’intrusion (en sol étranger) à venir du GRU.
Les accusations de cette semaine font d’ailleurs suite à une affaire d’intrusion informatique survenue à Montréal, à l’Agence mondiale antidopage. Les autorités canadiennes se seraient d’ailleurs prononcées en disant que, selon toute vraisemblance, c’est la Russie qui serait à la source de cette intrusion.