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Fortnite et blanchiment d’argent

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Le Web s’intéressait cette semaine à un usage moins que ludique du jeu d’ordi Fortnite, sans aucun doute le ludiciel en ligne le plus populaire à l’heure actuelle. L’intérêt pour nous: l’utilisation de la monnaie du jeu afin de blanchir des profits issus de la cybercriminalité.

V-Bucks est une monnaie utilisée aux fins de ce jeu sur la plateforme du producteur (Epic Games) pour acheter des avantages pour les joueurs.

Fortnite récompense les joueurs en leur allouant des pièces virtuelles à mesure qu’ils réalisent diverses tâches ou franchissent des étapes dans le jeu. Les joueurs peuvent aussi carrément acheter des pièces par l’entremise de la plateforme et d’une carte de crédit – évidemment. Ce serait d’ailleurs la source principale de revenu du producteur du jeu. Un joueur peut, par exemple, payer 10$ pour acquérir 1000 pièces de V-Bucks.

Un marché parallèle s’est développé en ligne, dans lequel les joueurs peuvent vendre et acheter des pièces en périphérie du système officiel. Compte tenu de l’expérience passée avec de tels systèmes au cours des derniers 20 ans, cela n’a rien de très surprenant.

Là où l’affaire prend de l’intérêt pour nous, c’est que des V-Bucks sont apparemment achetées grâce à des numéros de carte de crédit volés (par piratage, maliciels, etc.), transférées d’un compte à un autre, puis revendues à rabais, en lots, sur le Dark Web. Les malfrats qui s’adonnent à ce genre de manœuvre peuvent alors engranger des profits blanchis par l’opération.

Ce genre de criminalité virtuelle explique en partie la volonté des gouvernements et du secteur de services financiers de voir à mieux encadrer ou même carrément réglementer les monnaies virtuelles de ce genre. À tout événement, le Dark Web, cette portion d’Internet, souvent qualifiée de Far West numérique, facilite ce genre de trafic, comme bien d’autres, ce que les autorités sont, jusqu’à maintenant, complètement incapables de stopper.