On rapporte cette semaine en ligne que Microsoft (« MS ») ferme sa librairie numérique parce que cette division de l’entreprise s’avère déficitaire. Le géant informatique met donc la clé dans la porte, ce qui, en soi, n’est pas particulièrement intéressant. Petit détail pour les clients de cette librairie cependant (et c’est là l’intérêt de la nouvelle, pour moi) : MS se débarrasse du problème que représente pour elle et ses éditeurs les copies numériques déjà vendues… en les reprenant des mains de ses clients. Oui, vous lisez bien.
Cette petite manœuvre est rendue possible par la magie des dispositifs numériques de protection d’œuvres (« DRM » selon l’acronyme anglais), que MS avait eu la prudence (disons) d’intégrer au modèle d’affaire de sa librairie. Le résultat, c’est que les acheteurs (locataires?) de copies numériques de livres qui s’en sont procurés de MS verront leurs copies disparaître d’un coup de baguette magique.
Il s’agit là d’une excellente illustration des dangers de se fier à un produit numérique acheté alors qu’il est muni de DRM. Une fois l’entreprise vendeuse décidée à ne plus permettre l’accès aux copies en question, l’acheteur se retrouve alors avec un bien numérique inaccessible. C’est le cas des jeux d’ordinateurs, des livres et des fichiers de musique numérique (dont ceux d’Apple), etc. Si vous achetez quelque chose en format numérique et que ce quelque chose est protégé (par DRM, par exemple), eh oui, du jour au lendemain vous pourriez bien en perdre l’accès. C’est la nature de la bête, que les consommateurs en soient conscients ou non. C’est essentiellement la différence entre détenir une licence et acheter un exemplaire.
Par contraste, les fichiers numériques qui ne sont pas protégés par DRM (comme les MP3, par exemple), eux, ne peuvent être contrôlés par le détenteur des droits une fois la transaction initiale effectuée. C’est plus risqué pour l’éditeur, mais plus sûr à long terme pour l’acheteur individuel, pas de doute.
La leçon s’avère claire : ne vous attachez donc pas trop à vos fichiers .MP4 achetés d’Apple ou à vos livres numériques achetés d’Amazon. Bien qu’ils soient pratiques, la beauté du DRM, c’est qu’ils pourraient tous éventuellement disparaître sans laisser de trace ou simplement devenir inaccessibles.
Les livres numériques achetés de MS demeureront accessibles jusqu’en juillet 2019, alors que ces exemplaires seront supprimés par MS. Au moins, MS offrira en principe un remboursement à ses clients passés, en compensation de cette petite manœuvre.