La firme Ernst & Young Inc. nommée pour tirer au clair la débâcle de feu QuadrigaCX (Quadriga Fintech Solution Corp.) a déposé son cinquième rapport cette semaine devant la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, lequel conclut que le PDG Gerald Cotten, avant son décès en décembre, avait effectivement largement pillé les coffres (de cryptomonnaie) de l’entreprise à son propre profit.
Eh oui, finalement, c’est d’une histoire de détournement de fonds dont il est ici question, sans plus.
Bien que plusieurs soupçonnaient depuis le début qu’il y avait anguille sous roche, on a maintenant la confirmation que ce qui est survenu dépasse largement la perte d’une clé numérique de la voûte de QuadrigaCX. En fait, on apprend que l’explication de la perte d’environ 200 millions de dollars en cryptomonnaie implique tout simplement une fraude gigantesque par le dirigeant principal de QuadrigaCX. Le PDG aurait en effet détourné des fonds, créé de faux comptes, négocié d’autres cryptomonnaies (par des comptes personnels lui appartenant) grâce aux fonds détenus pour les usagers de QuadrigaCX, etc. Les vérificateurs auraient retracé de faux comptes remontant à 2016 et une quantité importante de preuves d’achat d’autres cryptomonnaies, de biens de luxe et de propriétés immobilières par Cotten au fil de son pillage des coffres numériques de QuadrigaCX.
En tout, ce sont des centaines de millions qui se sont ainsi évaporés, notamment pour financer le goût du risque de Cotten et son mode de vie démesuré. Oui, en 2018-2019, une telle histoire s’avère toujours possible – plus ça change… Bref, on comprend maintenant que cette histoire s’avère en tous points le genre de scénario cauchemardesque que brandissent ceux qui préconisent de mieux régir les échanges de cryptomonnaie et d’y appliquer les règles relatives aux valeurs mobilières.
Pour en revenir à QuadrigaCX, le syndic tente désormais de mettre le grappin sur le peu d’actifs qu’on peut retracer et saisir, incluant des biens désormais entre les mains de la conjointe de Cotten. En tout, il semble que ces biens généreront au plus une vingtaine de millions de dollars, à comparer à environ 200 millions en réclamations, notamment par les clients floués par QuadrigaCX. Ouch.
Le site de nouvelles de l’industrie Coindesk publiait un excellent article sur le sujet cette semaine, que je vous recommande comme alternative au rapport de 70 pages d’Ernst & Young.